En 1951, Mohamed Ben Abdelkrim El Khattabi fonde, depuis Le Caire, une Armée de Libération du Maghreb Arabe. Depuis qu’il a retrouvé la liberté en 1947, le héros de la Guerre du Rif tente d’organiser un mouvement de résistance maghrébin unifié. Muni de son seul prestige et entouré de quelques fidèles, l’Emir se lance dans un combat perdu d’avance. Récit d’un chant du cygne…
«Nous affronterons nos envahisseurs unis, constitués de 25 millions de personnes ayant un même objectif et une même vision de l’indépendance totale du Maghreb arabe. Nous allons œuvrer à atteindre cet objectif en employant tous les moyens possibles». Ben Abdelkrim El Khattabi est bien de retour aux affaires. Le fondateur de l’ALMA (Armée de Libération du Maghreb Arabe) ne laisse guère de doute quant à ses intentions. Cette structure, qui émane directement de la Ligue Arabe à travers le BMA (Bureau du Maghreb Arabe), est résolument offensive. Sous la poigne de Ben Abdelkrim El Khattabi, l’ALMA vise l’union des forces de résistance à l’occupation française dans toute l’Afrique du Nord. Un objectif militaire qui tranche avec le nationalisme politique pratiqué alors par les différents mouvements de résistance…
Pour comprendre la démarche du héros de la Guerre du Rif, il faut remonter à l’année 1947, soit au moment de sa mystérieuse évasion. Car depuis la fin du conflit colonial dans le nord du Maroc en mai 1926, El Khattabi est prisonnier des Français, qui vont lui faire subir 21 ans d’exil, dont l’essentiel est passé sur l’île de la Réunion. C’est à l’occasion d’un transfert et d’une escale au Caire, que le résistant retrouve la liberté.
Par Sami Lakmahri
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