Le plus célèbre corps d’armée français n’a pas attendu le Traité de Fès en 1912 pour agir au Maroc. En fait, la Légion étrangère a été utilisée comme un bras armé discret des intérêts français un peu partout dans le royaume. Une action qui se poursuit tout au long du Protectorat. Retour sur l’une des grandes énigmes de la présence française au Maroc…
«Le tunnel fut percé en six mois par quarante légionnaires. L’énergie de leurs muscles et leur indomptable volonté furent leurs seuls moyens». Vous pouvez lire cette inscription à l’entrée d’un vieux tunnel colonial creusé dans les gorges du Ziz, au cœur du Tafilalet. Aujourd’hui encore, cet édifice est connu sous le nom de «tunnel du légionnaire». Son existence même nous apprend que les légionnaires français ont agi au Maroc, et que ces troupes n’ont pas fait que combattre. L’inscription nous apprend, quant à elle, que ces hommes ont semblé travailler comme des forçats, dans des conditions surprenantes pour l’une des armées les plus modernes du début du XXème siècle.
Qui sont donc ces hommes si particuliers, et qu’ont-ils fait au juste au Maroc ?
La Légion Etrangère est un corps de l’Armée de Terre française fondé en 1831 pour pouvoir, comme son nom l’indique, incorporer des soldats étrangers au sein d’une même unité. À cette époque, le royaume de Louis Philipe (1830-1848) est dépendant des intérêts d’une caste militaire puissante et influente. La flambée du nationalisme moderne, et la compétition acharnée que se livrent les empires coloniaux, exigent alors des réformes incessantes de l’armée, véritable fer de lance du régime.
Par Sami Lakmahri
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