Les amazighophones prétendent, à juste titre, que le berbère est la langue native de l’Afrique du Nord. Les invasions progressives de divers empires notamment orientaux sont venues gommer la prépondérance de cette langue. En s’imposant, l’arabe notamment a été «linguicide». Tout n’est pas faux. Cela signifie conséquemment que l’amazigh est un dialecte pur, telle une eau surgit d’une source de montagne. Mais, depuis longtemps, on a compris que la prétendue pureté d’une langue est l’affaire des idéologues et non des linguistes. Des traces écrites en tifinagh, découvertes en Égypte, attestent de l’orientalité du berbère. Le groupe lingual dans lequel on retrouve le berbère appartient à «l’égyptien ancien, le couchitique, le sémitique et peut-être le «tchadique», explique le linguiste Lionel Galand. Une autre linguiste, Dominique Caubet, avance pour sa part «qu’il ne faut pas perdre de vue que le berbère est une langue chamito-sémitique, apparentée à l’arabe». Il est un fait que dans la haute Antiquité, le berbère était transcrit en alphabet tifinagh. Il en existerait plusieurs variétés que les linguistes ou paléo-linguistes désignent sous l’appellation d’écriture libyque ou libyco-berbère. Cette écriture antique a survécu chez les Touaregs. Et c’est de cette survivance que le néo-tifinagh a été tiré pour écrire le berbère marocain aujourd’hui.
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