Suite et fin de la plongée dans la Médina de Casablanca, à la recherche du ou des derniers Marocains juifs, et des lieux de mémoire, la nôtre, et des frontières entre le passé et le présent…
Toutes les occasions sont bonnes pour mettre en relief les bonnes relations sociales entre les communautés juives et musulmanes. Les fêtes religieuses, le ramadan, les cérémonies de mariage… sont des moments de rencontre privilégiés. Les circonstances joyeuses permettent de cimenter le lien social entre les voisins juifs et musulmans. Moshé Pérès, le «boucher de 80 ans» (lire Zamane n°131), nous raconte que sa famille avait organisé sa cérémonie de mariage, en 1959, animée par la chanteuse Mourina, la sœur de Salim Lahlali (1920-2005). Les musulmans voisins et amis, évidemment dit-il, étaient également invités à la fête.
Un seul cas de vie commune entre une Juive et un Musulman
Si son père s’est marié avec une femme du même douar et de la même confession, Moshé s’est marié à Casablanca avec sa voisine du quartier, également juive, mais originaire de la ville d’Azemmour, près d’El Jadida. Le quartier urbain se substitue au douar rural. Il permet la rencontre avec des personnes différentes ne partageant pas les mêmes origines tribales ou les liens de sang. Mais pour la célébration du mariage, l’appartenance religieuse reste déterminante. Un juif ne peut se marier qu’avec une juive.
Comme Moshé, sa femme est née en ville. Il l’a rencontrée dans la Médina. Elle résidait à une centaine de mètres de chez lui.
Par Abderrahmane Rachik
Lire la suite de l’article dans Zamane N°132