C’était en mai 1793, soit une année après son intronisation, que le sultan Moulay Slimane avait fait connaître sa position à l’égard de la révolution française, enclenchée en 1789. Sa réaction reproduisait les arguments développés par les Ottomans et était globalement négative, pour ne pas dire hostile. Dans la déclaration rédigée par Ibn Othman, sur ordre du sultan, le 3 mai 1793, on peut ainsi lire. «Ayant l’intention de renverser toutes les institutions religieuses, ils (les révolutionnaires) ont détruit les églises et banni toute religion. Ils nient la résurrection et le jugement dernier, se sont consacrés à des principes contradictoires sur la vie immortelle, se sont ainsi unis dans une attaque contre toutes les nations chrétiennes…». On ne pouvait pas s’attendre à une position différente de la part de Moulay Slimane, connu par ailleurs par ses tendances wahhabites. Pour les Marocains, tout comme les Ottomans, la norme et la base de tout jugement était la religion islamique. Tout pouvoir politique est divin et, par conséquent, toute rébellion contre l’autorité en place est une sédition contre le pouvoir divin et donc condamnable sans appel. C’est pour cela que la destitution, en juillet 1789, du roi de France, même chrétien, était illégitime et contre les normes qui gouvernaient les nations, quelle que soit leur obédience religieuse.
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