C’était en septembre 2023, un séisme de magnitude 6,9 s’était abattu sur le Maroc. La reconstruction est très lente. Plus d’un an plus tard, un millier d’habitations seulement ont été reconstruites. Les sites historiques et culturels, eux aussi concernés, attendent d’être réhabilités.
Après le séisme, rappelons-le, qui avait fait près de 3.000 morts, 5.500 blessés et des dizaines de milliers de sans-abri, la reconstruction avance – très – lentement. La zone concernée couvre une superficie de 53.135 km2, représentant cinq provinces (Al Haouz, Azilal, Chichaoua Ouarzazate, Taroudant) et une préfecture (Marrakech), pour une population estimée à 2.600.000 habitants et 578.000 ménages. Les chiffres témoignent de l’ampleur de la catastrophe : sur les 244 communes que compte le territoire, 169 sont sinistrées (69%). Sur cet effectif, 57% concernent les seules provinces d’Al Haouz et Taroudant, les communes d’Al Haouz étant entièrement sinistrées.
Jusqu’en septembre 2024, sur les 58.000 familles ayant perçu un premier versement de 20.000 DH, 36% avaient obtenu un deuxième versement, 15% un troisième et seulement 1,6% un quatrième, soit 939 familles. Un chiffre trop bas, lorsqu’on connait la précarité des familles et la rudesse de l’hiver local qui pointe son nez pour la deuxième fois depuis la catastrophe.
Le chemin de la reconstruction est et restera long. Pour la seule province d’Al Haouz, où la quasi-totalité des logements a été détruite (23.360), seulement 5% ont été achevés (1.000). Sur un total de 27.000 ménages à l’échelle de la province, dont les logements ont été partiellement ou entièrement détruits, 8.200 occupent des tentes (30%). Symbole de la lenteur de la reconstruction: les autorités ont délivré plus de 55.000 permis de reconstruction, mais seules 1000 habitations ont été achevées.
À Marrakech, une soixantaine de sites et monuments affectés par le séisme ont été recensés, dont les Palais Bahia et Badie, les Tombeaux Saadiens, les remparts de l’ancienne médina, Dar El Bacha et Dar Si Saïd, mais aussi des mosquées historiques, telle la Koutoubia. Le ministère de la Culture a alloué une enveloppe budgétaire de 120 millions de DH pour le financement des efforts de réhabilitation de ces sites dans la ville ocre. Les opérations de restauration concernent également la mosquée Al-Qassabine, située sur la place Jemaa el-Fna. Cette mosquée historique, qui remonte au VIème siècle de l’Hégire, doit son nom aux boucheries, le lieu où elle a été bâtie sous le règne de la dynastie almohade. La mosquée a été sérieusement endommagée : le tremblement de terre a détruit son minaret et les murs et les coupoles ont été gravement affectés. De même pour la mosquée Moulay Yazid, dont les coupoles, les colonnes, les murs et le minaret ont été endommagés. Au total, 382 mosquées ont subi des dégâts à Marrakech. Parmi elles, 57 mosquées à caractère archéologique et historique.
Plus au sud, non loin de Talat N’Yaacoub, la reconstruction de la mosquée Tinmel a été confiée à l’architecte italien Aldo Giorgio Pezzi. Né et élevé au Maroc, il a travaillé dans le royaume en tant que professeur de restauration à l’école des arts traditionnels de la mosquée Hassan II à Casablanca.