La dynastie saâdienne puis alaouite ont fait usage d’une façon assez systématique du parasol royal. C’est en effet, comme nous le rappelle l’historienne Jocelyne Dakhlia, à partir des règnes Abdelmalik al-Mu’tassim (1576-1578) et al-Mansour Dahbi (1578-1603), que «le signifiant flottant qu’est le parasol, commun à de nombreuses dynasties, se nationalise peu à peu et devient plus spécifiquement un emblème marocain». Ce qui rend célèbre le parasol comme emblème alaouite, c’est le tableau d’Eugène Delacroix produit en 1845. Le sultan Moulay Abderrahmane ben Hicham y est représenté sur son cheval à la sortie du palais de Meknès. Il est entouré de près de notables et d’officiers de sa garde. Un porteur de parasol se tient derrière le cheval royal et tient tout haut le parasol, qui est expressément mis en valeur par le peintre. De couleur rouge, il se détache au-dessus des remparts de même couleur. Il est comme projeté sur le beau fond bleu d’un ciel sans nuages.
Ce qui est curieux, c’est que c’est Hubert Lyautey, un chrétien, qui en fera un usage très «idéologique». Le service protocolaire chérifien du temps du sultan Moulay Youssef, sans doute inspiré par ce Résident général, s’arrange pour que le parasol soit toujours porté très haut dans l’air…
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