En France, l’immigration maghrébine a démarré dès le début du XXème siècle, avant d’augmenter considérablement à partir des années 1960/1970. Son traitement médiatique a accompagné le flux de cette immigration, où le Maghrébin est tour à tour passé du rôle de bolchévique, travailleur précaire, à celui de dangereux islamiste…
En France, l’immigration maghrébine, bien qu’assez réduite, a démarré dès le début du XXème siècle. Principalement du fait de la colonisation de l’Algérie, et plus tard de la Tunisie et du Maroc. À l’époque, et jusqu’à la fin des années 1940, cette immigration est majoritairement le fait d’hommes seuls, mais non isolés : une «immigration solidaire», en somme. «Envoyés à titre temporaire pour deux ou trois ans au maximum par le groupe familial, ils savaient qu’ils seraient bientôt relayés par des frères ou des cousins», souligne Charles-Robert Ageron, historien français spécialiste de la colonisation. En parallèle, même si elle est plus minoritaire, se développe une «immigration solitaire», où l’immigré, qui évolue en marge de son groupe d’origine, finit par perdre contact avec son pays. Au cours de la Première guerre mondiale, l’immigration, qui n’est pas encore un sujet majeur dans la presse française, est relativement bien acceptée. En 1914, «Le Petit Marseillais», un quotidien régional, écrivait: «Des travailleurs et des soldats pour la France, du bien-être pour les indigènes, voilà plus qu’il n’en faut pour approuver avec joie une immigration aussi sympathique». Les Maghrébins sont considérés comme des indigènes, mais puisqu’ils se battent et travaillent pour la patrie bleu-blanc-rouge, les voilà tolérés, voire appréciés. D’autant qu’ils forment désormais une partie «constituante» de «l’Empire français».
Par Younes Messoudi
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