Lorsque Ahmed El Mansour décide de partir à la conquête du Soudan, il diligente une armée menée par un eunuque morisque, Jaoudar Pacha. Un guerrier de génie dont l’offensive va mener l’empire songhaï à sa chute.
Deuxième moitié du XVIe siècle. Devenue une grande puissance après la conquête de Grenade (1492), l’expulsion des musulmans de la péninsule et la découverte de l’Amérique, l’Espagne lorgne inévitablement du côté du Maroc. De même que l’empire ottoman, qui cherche à contrôler le détroit de Gibraltar. Troisième compère, le Portugal cherche à préserver ses enclaves marocaines en essayant de peser sur les affaires intérieures du Maroc. Le Maroc est alors dirigé par les Saâdiens, une dynastie d’origine arabe qui a supplanté les berbères wattassides en 1554. Mais le royaume saâdien est embourbé dans une guerre civile qui débouche sur la bataille des Trois Rois, le 4 août 1578. Cette bataille, appelée aussi Oued El Makhazine, se solde par la mort de trois souverains, l’ex-sultan Al Moutaouakil, le sultan Abdelmalek et surtout le roi Sébastien du Portugal. La mort de ce dernier, qui n’a pas laissé de descendance, entraîne la perte de l’indépendance du Portugal, dont la couronne échoue entre les mains de l’Espagnol Philippe II. Mais la bataille des Trois Rois, c’est aussi la consécration de l’indépendance du Maroc et sa reconnaissance comme une force militaire majeure, un fait qui éloigne pour un temps les appétits territoriaux des Espagnols et des Ottomans.
Nous sommes sous le règne d’Ahmed El Mansour. Sultan énergique et intelligent, ce dernier rêve de faire du Maroc un empire aussi puissant et vaste que son voisin du nord, enrichi par la découverte de l’Amérique et sa formidable réserve d’or et de richesses. Ce n’est pas pour rien que les historiens ont baptisé le XVIe siècle espagnol le « Siècle d’or ». Une reconquête de l’Espagne étant hors de question, tout comme une poussée territoriale vers l’Algérie des barbaresques ottomans, il ne reste au sultan que le Sud.
Par Adnan Sebti
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