Fondée par Vincenzo Lancia en 1906, la marque qui porte toujours son nom a connu un siècle tumultueux, durant lequel elle a rallié le groupe Fiat. Aujourd’hui, Lancia vit pleinement sa renaissance et se trouve plus que jamais projetée vers l’avenir.
A l’origine, Vincenzo Lancia (1881-1937) devait devenir un avocat pour combler les desiderata de son père, Giuseppe. Ce dernier, un brillant homme d’affaires milanais ayant fait fortune dans l’industrie de l’alimentation en conserve, avait été promu chevalier et voulait ainsi faire de chacun de ses quatre enfants un notable comme lui. Mais cancre et distrait qu’il était, Vincenzo fut vite casé par son père dans une petite affaire créée par des amis de la famille. Il s’agit des frères Ceirano, qui ont ouvert dans la cour de la maison paternelle un petit atelier de mécanique pour produire des vélos siglés – pour faire chic – d’un nom anglais : la marque Welleyes. C’est aussi pour faire bonne impression que Vincenzo y travaille avec le statut de comptable, alors qu’il passe ses journées dans le cambouis. Il répare les moteurs des premières voitures que la société Ceirano produit en ce début du XXe siècle. La passion automobile est là et Vincenzo Lancia ne la lâchera pas. En 1899, les frères Ceirano, leur ingénieur Aristide Faccioli et un certain Giovanni Agnelli travaillent en commun. Mais ce dernier va prendre seul l’initiative de racheter tous les brevets déposés au nom de Welleyes, qu’il transforme en F.I.A.T. La firme turinoise lance sa première voiture, la 3,5 HP, et s’adonne à fond à la compétition. C’est là que seront mis en valeur les talents du pilote Vincenzo Lancia, alors âgé de tout juste 20 ans. Chez Fiat, Vincenzo est à la fois metteur au point et pilote de course, capable de jolis coups de volant et d’arriver en tête quand il n’a pas de souci mécanique. Mais l’aventure et la gloire des circuits ne lui suffisent plus. Même s’il n’en a pas vraiment les moyens, Lancia veut absolument avoir sa propre manufacture d’automobiles, un engin alors très en vogue au début des années 1900. Voilà pourquoi il décide de s’associer avec son ami Claudio Fogolin pour concrétiser son rêve.
Par Alain Delaroche
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