Un ancien ambassadeur du Maroc au Vatican retrace l’histoire des liens qui unissent le royaume au Saint-Siège et témoigne de son expérience.
Établies en 1976, les relations diplomatiques entre le Maroc et le Saint-Siège n’ont cessé de se développer depuis. Le point culminant en a été le voyage du pape Jean-Paul II au Maroc en 1985, en réponse à une visite au Vatican de Hassan II en 1980, la première qu’un chef d’Etat musulman rendait au souverain pontife à Rome. Ces relations ont ensuite connu un nouvel élan avec l’ouverture par le Maroc d’une mission diplomatique résidente propre auprès du Saint-Siège en 1997, ainsi que la visite de Mohammed VI au Vatican en 2000. Que signifient ces relations avec un Etat pas comme les autres, un Etat avec lequel on imagine difficilement développer des relations économiques, sociales, culturelles, politiques ou stratégiques ?
Cette question, des Marocains me l’ont toujours posée. Trois réponses sont possibles. La première, la plus facile, serait de dire : puisque tout le monde a des relations avec le Vatican pourquoi pas le Maroc ? En effet, dans le milieu des années 1970, à la date de l’établissement de nos relations diplomatiques avec le Saint-Siège, celui-ci avait des représentations dans 117 pays du monde. Aujourd’hui, avec 178 ambassadeurs accrédités auprès de lui, il possède le corps diplomatique le plus vaste après celui des Etats-Unis. La seconde réponse, plus subtile, est liée à la montée en puissance du Vatican à partir du milieu des années 1960, sous le pontificat de Paul VI (1963-1978), et qui connaîtra son apogée sous Jean-Paul II (1978-2005).
Abdelouhab Maalmi
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