Spécialiste de la période médiévale maghrébine, Mohamed Kably est considéré comme un des meilleurs historiens de sa génération. À la tête de l’Institut Royal de la Recherche sur l’Histoire du Maroc depuis 2005, il nous livre sa vision sur la recherche dans un domaine qui attise les passions identitaires et politiques.
Pour commencer, pouvez-vous nous retracer brièvement votre parcours ?
Je suis né dans la ville de Casablanca où j’ai également fait mes études par la suite. Au lendemain de l’Indépendance, j’ai fait un passage par le célèbre Collège Moulay Youssef avant de rejoindre le principal établissement français de la capitale, le lycée Gouraud (actuel lycée Hassan II, ndlr). Mes études supérieures se sont passées à Bordeaux, puis à Paris où je commence à m’intéresser fortement à l’histoire et la civilisation musulmanes. Une période dont je profite pour côtoyer d’éminents professeurs tels que Claude Cahen, Robert Brunschvig, Émile Laoust, René Le Merle ainsi que toute une pléiade d’historiens et d’islamologues réputés. À mon retour au Maroc, j’intègre la Faculté des Lettres de l’Université Mohammed V de Rabat où j’exerce comme assistant, comme maître de conférences par la suite, puis comme professeur d’université avant de me voir proposer le poste de doyen en 1975.
Pourquoi avoir fait le choix de l’Histoire ?
Pour une génération formée sous le Protectorat comme la mienne, la question de l’identité comptait parmi les préoccupations essentielles. Inutile d’évoquer le terme « nationalisme », puisque nous étions tous plus ou moins de cœur, ne serait-ce que par solidarité affective, avec nos aînés des organisations revendiquant l’Indépendance. Personnellement en tout cas, j’avais besoin de me connaître, de me définir culturellement par-dessus tout. Étant donné notre situation de quasi-aliénés à la culture française, laquelle était très fortement représentée dans les programmes, s’approprier intellectuellement une identité différentielle devait être également le moyen d’instaurer une forme de résistance. Au-delà de ce contexte, je crois pouvoir ramener mon intérêt pour l’Histoire au rôle joué par certains de mes professeurs du secondaire, en terminale surtout et en propédeutique.
Propos recueillis par L. Bouchentouf, M. Bouaziz, M. Monjib et S. Lakmahri
Lire la suite de l’article dans Zamane N°49
test par wissal,est ce que vous avez recu un mail avec ce commentaire? si oui svp repondez moi sur mon email.
merci
Avec tous mes respects, je trouve cet anachronisme « faschiste » assez ridicule pour mr Kably. Tout pouvoir s’appuie sur une sacralisation plus ou moins forte de la personne du chef. Sans compter la répression sanguinaire…les Alaouites ont massacrés à tours de bras aussi.
Un article rectificatif a été adressé par le Pr Mohammed Kably à la rédaction de Zamane le mois suivant, où il conteste fermement certains propos apparus dans l’interview (notamment le titre ‘les Almohades étaient des fascistes’). Zamane lui a présenté des excuses, mais de tout cela rien n’est apparu sur le site web….
C’est donc l’attitude de Zamane qui devrait être qualifiée d’indigne et non l’analyse de l’historien dont le sérieux et l’expertise ne peuvent être mis en doute.
Par honnêteté intellectuelle, l’équipe de Zamane devrait également poster l’article rectificatif de l’interview du Professeur Mohamed Kably publié sous le titre choisi de manière unilatérale par sa Rédaction. Pour rappel, dans cet article rectificatif paru le mois suivant, l’historien reconnu par ses pairs, à l’échelle nationale et internationale, comme étant un spécialiste du Moyen Age au Maroc, conteste catégoriquement cette citation et la rédaction de Zamane lui a présente ses excuses pour le choix malencontreux du titre.
Promouvoir Zamane à travers le Net est une bonne initiative, encore faudrait-il faire preuve de transparence et de rigueur pour ne pas induire en erreur des internautes qui se contentent souvent d’une lecture rapide et superficielle des articles, et éviter ainsi de porter atteinte à l’honneur des historiens qui ont accepte sur insistance de vos équipes de partager leur expertise dans vos colonnes.
Il y va de la crédibilité du magazine et de son équipe rédactionnelle.
Ci joint l’article rectificatif en question
on ne le voit nulle part!
Le voici, je fais les choses à leur place…
Sacré Zamane!