Moncef Slaoui est toujours un homme pressé. «Là, je suis en route pour Washington», précise t-il en début d’entretien. Il est 6h30 heure locale, et celui à qui on a confié la mission de vacciner les Etats-Unis en un temps record est en fin de mandat : «C’est probablement la dernière fois que je me rends à la Maison Blanche». Avant cet ultime rendez-vous où il continue à tutoyer le sommet de l’Etat le plus puissant du monde, Moncef Slaoui nous accorde le temps de replonger dans son passé marocain. On y apprend que le natif d’Agadir a passé sa jeunesse à Casablanca où il observe, attentif, l’agitation de son lycée Mohammed V. Il nous révèle aussi l’impact de la disparition de sa sœur, fauchée trop tôt par la coqueluche…
Après avoir été à la tête de la course effrénée pour la production de vaccin anti-Covid aux Etats-Unis, quelle est votre actualité du moment ?
Début décembre, j’avais annoncé que dès que nous aurions deux vaccins approuvés ainsi que deux médicaments validés, il serait temps pour moi de retourner à ma vie et à mes activités privées. Comme vous le savez, j’ai accepté ce rôle bénévolement et d’une manière enthousiaste. En réalité, les objectifs annoncés ont été remplis dès la mi-décembre, mais j’ai tenu à rester pour assurer une transition optimale avec les nouvelles équipes de l’administration Biden. Au niveau contractuel, les conditions sont toujours les mêmes avec un préavis qui court jusqu’à la moitié du mois de février, qui rallonge donc mon mandat, toujours dans le souci d’assouplir la transition.
N’avez-vous pas été sollicité par la nouvelle administration américaine ?
Non, nous sommes restés sur ce qui a été convenu. J’ai de l’estime pour la nouvelle équipe et je suis prêt à aider si on devait à nouveau me solliciter. Mais pour l’heure, j’ai très envie de retrouver mes activités ordinaires et le cadre de ma vie privée.
Propos recueillis par Sami Lakmahri
Lire la suite de l’interview dans Zamane N°124