La triste actualité (violences terroristes à Beyrouth, Paris, Bamako, Tunis, etc) ne doit pas nous faire oublier toute la place de l’éducation dans la philosophie, dans la religion, et dans la vie tout court.
Dans un monde que devrait éclairer la raison, et couvrir la compassion, des masses ténébreuses pèsent comme une chape de plomb, obstruant l’entendement et disséminant la haine. On tue, on mutile, au nom de rien. Contre la Lumière ou la Raison, contre l’humain. Il y a dérive. Il y a vacance. Il y a danger. Nous sommes sous le choc de la tuerie de Paris qui a eu lieu le 13 novembre… Mais est-ce suffisant de s’indigner, de crier sa rage, de marquer le coup ? Qu’est-ce la pensée, ou la philosophie, pour revenir à la définition qu’en lui donne Nietzsche, si ce n’est nuire à la bêtise. Pactiser avec la bêtise, c’est faire son jeu. C’est être complice. Penser c’est s’engager. C’est prendre ses distances par rapport au contingent et au conjoncturel, mais sans se retrancher dans une tour d’ivoire. Penser c’est éclairer, c’est montrer la voie, c’est-à-dire éduquer, mais aussi combattre. C’est aussi se battre contre l’inhumain. La barbarie n’existe pas dans l’absolu. Elle est portée par un discours ou des discours. Elle est disséminée par des êtres, mise en exécution par d’autres. Elle a son armée d’idéologues et de propagandistes. Ce n’est pas un discours comme un autre qu’on pourrait réfuter, et des individus comme les autres, avec qui on dialoguerait. Intervenir en aval, c’est penser, et c’est bien. Agir en amont, c’est éduquer, et c’est mieux. Les deux d’ailleurs s’imbriquent ou devraient s’imbriquer.
Par Hassan Aourid
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