Entre 1937 et 1946, Allal El Fassi fut déporté au Gabon. Une parenthèse qui ressemble à une grande énigme. Zamane est allé à la recherche des documents qui transcrivent les années africaines du futur zaïm de l’Istiqlal.
En 1937, un jeune homme de 27 ans, inquiet et turbulent, organise quelques manifestations qui indisposent les autorités françaises. En août, il a vitupéré contre le partage de la Palestine et poussé ses partisans à provoquer des actions violentes. Le 2 septembre, il a récidivé à Meknès en déclenchant des incidents sanglants. Et le 13 septembre, il a organisé chez lui à Fès, avec quelques proches, une veillée où ses conviés et lui-même se sont engagés «à mourir pour la foi». Quelques jours plus tard, c’est à Khemisset qu’il a lancé une équipée pour raffermir «l’union du pays berbère avec la ville». Enfin, le 1er octobre, devant une foule de plusieurs centaines de personnes, il a clamé sa certitude que les Marocains doivent être prêts à accepter «une mort glorieuse en défendant leur pays». Même si cette agitation nationaliste ne concernait qu’un groupe réduit issu de la petite classe moyenne, urbaine et commerçante, les autorités françaises décidèrent d’en finir une bonne fois pour toutes avec cet «agitateur» qui avait déjà organisé, quelques années plus tôt, des rassemblements contre le Dahir berbère, avant d’être à l’origine, avec deux autres pousses du nationalisme émergent, Mohamed Ben Hassan Ouazzani et Ahmed Balafrej, de la fondation du Comité d’action marocain (CAM). Qui est cet « agitateur » ? Il s’appelle Allal El Fassi et l’année 1937 sera pour lui une date symbolique dans la martyrologie nationaliste qu’il va incarner pendant neuf ans.
Par Adnan Sebti
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Bonjour
pourriez vous m’envoyer votre article sur El Fassi au Gabon. j’ai des documents de cette époque et ça pourrait vous être utile.
merci d’avance