Des objets précieux dérobés à Fès ont été récupérés avant leur vente aux enchères programmée à Londres. Une rare victoire en faveur de la préservation du patrimoine historique marocain.
En 2008, la Médersa Sebaîyine de Fès était victime d’un violent pillage. Deux poutres en bois sculpté datant du XIVe siècle, sous l’ère mérinide, avaient mystérieusement disparu. Pire, les malfaiteurs dont l’identité reste inconnue, avaient littéralement saccagé ce haut lieu de spiritualité de l’ancienne capitale du royaume, figurant de surcroît sur la liste du patrimoine culturel national. La disparition de ces poutres de soutien avait occasionné l’effondrement de l’étage supérieur de la médersa. Quatre ans plus tard, il semble bien que les investigations aient portés leur fruit. Dans un communiqué, le directeur du patrimoine au ministère de la Culture, Saleh Abdellah Alaoui, a annoncé que les pièces étaient programmées à la vente dans une maison d’enchère londonienne. La suspension de cette opération est également le fruit de la collaboration entre les services marocains, britanniques et l’agence mondiale Interpol. Aujourd’hui, les objets d’architectures vont pouvoir regagner leur place au sein de la médersa, qui fait l’objet de travaux de réaménagement. Le succès d’une bataille ne doit pas éclipser les nombreuses lacunes dans la guerre menée contre la détérioration ou le pillage d’un patrimoine national ancestral.