En l’espace d’une saison, le Maghreb de Fès a réussi à rafler trois titres, dont deux continentaux. Un exploit remarquable pour cette équipe qui a enfin retrouvé ses marques et a vécu en 66 ans autant d’heures de gloire que d’infortune.
L’histoire du MAS débute au milieu des années 1940. A cette époque, la capitale spirituelle du royaume compte deux clubs majeurs de football. D’un côté, Annajah de Fès et son effectif de joueurs musulmans, et de l’autre, le champion du Maroc à deux reprises, l’Union Sportive de Fès (USF), fondée en 1913, et sa pléiade de joueurs européens. En 1945, les deux équipes évoluent en troisième division de la Ligue du Maroc (ancêtre du championnat actuel) et se disputent l’hégémonie footballistique au niveau de la ville douze fois centenaire.
Cette année-là, c’est un match entre les deux équipes joué au stade des Saâdiens qui va signer l’acte de naissance du Maghreb de Fès. La rencontre, disputée un certain vendredi, est marquée par des actes de violences, et plusieurs Marocains et Européens sont blessés. C’est l’occasion que trouve l’USF pour réclamer la suspension et la dissolution pure et simple du club Annajah. Sans hésitation, les autorités du protectorat français répondent favorablement à la demande de l’USF. Devant une telle situation, les Fassis jugent qu’il est temps de rassembler tous les efforts de la ville pour créer un grand club sportif qui pourrait aussi incarner l’esprit de la cause nationaliste et traduire les revendications d’indépendance du pays. Pour ce faire, des contacts sont pris avec les Fassis de Casablanca pour calquer le modèle du Wydad, qui est devenu, depuis 1939, un symbole de la lutte contre l’occupant français.
Par Bassam Nejjar
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