Pour les Anciens, Atlas est un personnage de la mythologie qui devient, sous le stylet des mythographes antiques, une montagne cosmique située au bout du monde connu.
« Les confins de la terre étaient le royaume d’Atlas, ainsi que la mer qui offre ses flots aux chevaux essoufflés du Soleil et accueille leur char épuisé ». Par ces quelques mots extraits des Métamorphoses (livre IV), Ovide pose nettement le décor. L’Occident Extrême est la limite du monde connu. Au-delà se trouve la barrière infranchissable de l’océan Atlantique, où se couche le char du soleil. Avant d’être un roi mythique des confins, Atlas était pour les Grecs un Géant, fils du Titan Japet et de l’Océanide Clyméné qui, pour avoir lutté avec les Titans contre les dieux de l’Olympe, fut contraint par Zeus de soutenir la voûte céleste sur ses épaules. Atlas veille «sur les hautes colonnes qui gardent le ciel écarté de la terre» (Odyssée, chant I). Au temps d’Homère, l’auteur de ces lignes, l’extrémité occidentale du monde est encore voilée de la brume de l’inconnu. Certes, les Phéniciens parcourent déjà sur leurs puissant navires les rives de cet eldorado atlantique, mais ils y repoussent toute tentative grecque d’y pénétrer. Le mythe grec d’Atlas remplit alors le vide de la connaissance.
Par Jean-Luc Pierre
Lire la suite dans Zamane N°18
c est trop nul