Au temps du Protectorat, un industriel français, André Darrigrand (1924-2014), fut sans doute le premier au Maroc à s’investir dans l’exploitation et l’exportation des algues rouges. Son champ d’action s’étendit de Larache à Tarfaya.
Les algues rouges, tant convoitées, sont utilisées pour l’extraction de l’agar-agar, excellent gélifiant vendu sous forme de poudre blanche indispensable pour l’industrie pharmaceutique, bactériologique, agro-alimentaire et cosmétologique. La collecte des algues marines rouges, dont le nom scientifique est gelidium sesquipedale, est une activité anciennement connue et pratiquée sur le littoral du Maroc et le sahel des Doukkala en particulier. Cette région s’étendant sur plus de 40 kilomètres concentre plus de 80 % de la production nationale. Selon Mohamed Taleb dans son enquête «La pêche à l’algue rouge, un fragile filet de secours», le sahel des Doukkala est la plus grande ferme aquatique naturelle au monde (in : Maroc, justice climatique, urgences sociales, 2021).
L’histoire du ramassage et de la cueillette de ces algues commença au Maroc, à El-Jadida, dans les années 1950. Les publications scientifiques ayant traité de la question n’indiquent pas une date précise quant au début de cette activité. D’après un article collectif de Noura Hanif et autres, intitulé «L’exploitation des algues rouges Gelidium dans la région d’El Jadida» (2014), cette activité s’est développée «à partir des années 1950», alors que Tarik Ainane dans sa thèse de doctorat «Valorisation de la biomasse algale au Maroc», soutenue à la faculté des sciences de Ben M’Sik en 2011, situe l’installation d’une industrie de valorisation des algues dans la même période, mais sans trancher sur la date.
Par Mustapha Jmahri
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