Alliés, cousins et amis, voilà comment qualifier les liens qu’entretenaient Caligula et Ptolémée. Pourtant, cela n’a pas empêché l’Empereur romain d’assassiner son vassal, et de précipiter l’annexion de la Maurétanie.
La scène est digne d’un péplum. En 40 après Jésus-Christ (JC), l’Empereur romain Caligula séjourne à Lyon, en compagnie de Ptolémée, roi de Maurétanie. À l’occasion de cette visite exceptionnelle, de nombreux jeux sont donnés dans l’amphithéâtre de la capitale des Gaules.
Un beau jour, alors que des jeux ont justement lieu, une tête apparaît au balcon de la tribune d’honneur. C’est Ptolémée, « éblouissant de majesté. Il porte le pallium rouge des princes de Maurétanie, celui de ses ancêtres numides, à la pourpre des Césars, celle aussi du grand prêtre d’Isis. Apparition somptueuse dans la froide lumière de cette fin d’automne », décrit, non sans effets de style, Josiane Lahlou, auteure de nombreux romans historiques. Surprise, la foule retient son souffle, puis « d’un seul coup, comme une marée, laisse exploser son enthousiasme ». Ptolémée est ovationné, admiré ; les spectateurs reconnaissent en lui l’illustre Marc-Antoine, son grand-père. Ce moment de communion populaire est réduit à néant en quelques secondes. « Aussi inopinément qu’il est apparu, le roi de Maurétanie est happé par les gardes de l’empereur ». Il a suffi d’un discret hochement de tête de Caligula, pour réduire la vie de Ptolémée à néant. Comment ? Probablement par décapitation. Cet assassinat aura, bien évidemment, un impact considérable sur le destin de la Maurétanie tingitane, annexée par Rome la même année.
Lire la suite de l’article dans Zamane N°101 (avril 2019)