Les Égyptiens antiques le reconnaissent eux-mêmes. Certaines de leurs divinités leur viennent d’ailleurs. Mohamed-Mustapha Boudribila, enseignant chercheur à la faculté Ibn Zohr d’Agadir, revient, dans son ouvrage «Aspects de l’Histoire ancienne de l’Afrique du Nord», sur ce partage de la mythologie : «Dans l’ancien empire, le culte du dieu Horus (faucon) et celui de sa mère Seth- Horus, étaient apparus dans la région occidentale du Delta, puis s’étaient répandus, aux époques ultérieures, loin vers l’ouest. Ces régions étaient occupées par des groupes, voire des royaumes libyens (amazighs). On sait par ailleurs que l’agriculture et l’élevage du bétail étaient très importants dans ces régions ; de là on comprend l’importance du culte de cette déesse dans la vie des anciens Amazighs». Le panthéon commun des Amazighs et des Egyptiens retient par ailleurs d’autres noms de divinités antiques célèbres, tel qu’Amon, probablement le dieu le plus vénéré chez les deux peuples. Le principal temple qui lui est dédié se situe d’ailleurs dans l’oasis de Siwa, à l’extrême ouest de l’Egypte, et… seule région amazighe de la région. Au Maroc, le festival ancestral de Boujloud, cérémonie qui met en scène un personnage à tête de bélier, est encore pratiquée aujourd’hui dans certaines régions de l’Atlas à l’occasion de l’Aïd El Kébir. Si le lien avec le rite musulman paraît évident, cette célébration relève certainement d’un syncrétisme avec une religiosité plus ancienne. En Egypte antique, une figure divine majeure semble directement inspirer Boujloud. Khnoum, le dieu à tête de bélier et gardien des sources du Nil, y était très populaire. Ce dieu est associé à l’eau nourricière, une préoccupation vitale sans doute partagée dans les deux cultures.
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