Peu le savent, mais le Protectorat a longtemps misé sur la ville de Safi, alors l’une des plus importantes du royaume. Non seulement pour son port de pêche et ses usines de conserveries, mais aussi pour un projet qui aurait pu changer le destin de la cité, voire du pays : faire de l’énergie éolienne une source d’électricité.
La centrale solaire Noor, érigée à une vingtaine de kilomètres de la ville de Ouarzazate, et sur plus de 3000 hectares est de loin la plus vaste au monde. Avec 300 jours d’ensoleillement par an, le Royaume chérifien bat des records. Mais il n’y a pas que le soleil, il y a également le vent. Avec le Gharbi, le Chergui, le Levanter et le Vendavel, il souffle fort au Maroc, généralement depuis la mer et les océans vers l’hinterland. D’où l’idée insolite du Protectorat de faire de l’énergie éolienne, une source d’électricité. Exposé. D’emblée, une contextualisation s’impose. Si les Français installés au Maroc depuis 1912, vont penser vingt ans plus tard à l’énergie éolienne, ils ne le font pas ex-nihilo. D’abord, les études scientifiques sur l’environnement au Maroc se sont étoffées dans tous les domaines. Ensuite, l’homme a de tout temps utilisé le vent pour faire tourner des moulins ou pomper l’eau des rivières. Au XIXème siècle avec l’avènement de l’électricité, on s’intéresse à la force du vent. C’est l’ingénieur météorologue danois Poul Lacour (1846-1908) qui peut être considéré comme l’inventeur de l’énergie éolienne pour produire de l’énergie électrique.
Par Farid Bahri
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