Depuis le XVèmesiècle et la Reconquista qui va faire des vagues jusqu’à l’Empire chérifien, une réaction sans précédent va se dessiner du Nord au Sud du Maroc : celle du jihad mené par les zaouïas. Cet état de fait ne se démentira plus dans l’histoire du Maroc. Et au XXème siècle, lorsque le pays sera la proie des Français, une confrérie mènera la résistance à sa manière, un jihad sous la bannière du «peace and love» made in Morocco : Les Haddaouas. Le récit d’une sacrée énigme.
Faut-il le rappeler ? Avant la conquête de l’Afrique par les Occidentaux, il y a eu systématiquement une exploration scientifique, géographique, ethnographique, etc. Toutes ces données vont servir aux états-majors militaires afin de subjuguer plus efficacement les populations autochtones. Ce qui va particulièrement frapper l’esprit européen, c’est le phénomène confrérique en Tunisie, en Libye, en Algérie et surtout au Maroc, berceau de nombreuses tariqas. L’arabisant Edouard Michaux-Bellaire (1857-1930), par exemple, infatigable prospecteur de la pensée marocaine, a vu dans les confréries l’épine dorsale même de la fabrication de l’histoire du Maroc. Il n’y a pas de doute que cet islam confrérique (maraboutisme, selon la terminologie coloniale et colonialiste) est dominant au Maghreb et singulièrement au Maroc. Pour cette raison, les premiers sociologues, ethnologues, anthropologues et historiens français regroupés dans la Mission scientifique, un organe de recherche scientifique sur l’Empire chérifien, s’intéresse dès 1904 de tout près aux zaouïas, en particulier celle des Haddaouas.
Par Fouad Ribah
Lire la suite de l’article dans Zamane N°173