Bien qu’elle se soit implantée aux marges de la Maurétanie, au voisinage des hauteurs de l’Atlas, Volubilis se constitue rapidement en véritable ville et s’insère, grâce à ses ressources économiques, dans les réseaux d’échanges méditerranéens. Sa vitalité économique et la dynamique de sa population vont lui assurer une existence encore plus prestigieuse à l’époque romaine.
Le cadre naturel de la région de Volubilis a offert à la population des potentialités propices au développement d’une économie basée essentiellement sur les activités agricoles. La richesse des sols de cette région est favorable à la céréaliculture qui occupe la majeure partie de l’arrière-pays de Volubilis et le piémont-Est de Zerhoun. L’abondance des sources d’eau et des oueds ont favorisé aussi les cultures maraîchères et l’arboriculture attestées par une dense oliveraie qui couvre le sud du massif de Zerhoun et ses piémonts est et ouest, le piémont du Jbel Outita. Le grand nombre d’huileries découvertes à Volubilis et ces environs (70 huileries) et le nombre de boulangerie recensés dans la ville (16 boulangeries) illustrent la floraison de la production des olives et des céréales à Volubilis. L’activité agricole est étroitement liée à l’activité commerciale de Volubilis. L’abondance de la production agricole aurait permis, en effet, non seulement l’autosuffisance agricole de la ville, mais aussi la commercialisation de l’excédent de la production dans le marché à côté du forum, et dans les innombrables boutiques ouvertes sur les rues et les ruelles de Volubilis. Vu le statut et l’importance de la ville, on peut déduire que la commercialisation de ces produits n’était pas limitée à la ville elle-même et à sa banlieue, mais couvrait également les autres villes de la Maurétanie tingitane. Il se peut même qu’ils aient atteint les autres centres de la Méditerranée occidentale.
Par Mustapha Atki
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