Comme Napoléon Bonaparte quand il débarqua en Egypte un peu plus d’un siècle plus tôt, le général Lyautey (il n’était pas encore maréchal, il ne le sera qu’en 1921), entreprit en arrivant au Maroc en 1912 un travail de réformes et de récupération tous azimut de la mémoire collective du pays sur lequel il allait régner jusqu’en 1925.
Installé son proconsulat, l’une des premières décisions de Lyautey est de faire appel à une foule d’orientalistes, d’arabisants, de savants et de chercheurs pour cataloguer et mettre en boite « l’étude des mœurs, des institutions, des arts et des dialectes des populations indigènes de l’Afrique du Nord ».
En 1915, il lançait la revue des « Archives berbères », une publication du Comité des études berbères de Rabat où apparaitront bientôt des contributions signées par le spécialiste du berbère Emile Laoust ou celles, sur l’arabe marocain, de son collègue Louis Brunot. Henri Basset, le fils aîné du grand dialectologue (arabe et berbère) René Basset, y publie aussi ses travaux. Il est même considéré, avec Laoust et Samuel Biarnay, comme l’une des chevilles ouvrières de la revue.
Après douze numéros, les « Archives berbères » cessent de paraître en 1919. Le « Bulletin de l’Institut des hautes études marocaines » prend la relève. Pour très peu de temps. En 1921, les « Archives berbères » fusionnent avec le « Bulletin de l’Institut » pour donner naissance à la revue trimestrielle « Hespéris ». D’autres noms apparaissent comme celui d’Evariste Lévy-Provençal, Henri Terrasse, etc.
Après l’indépendance du Maroc en 1956, « Hespéris » fusionnera avec « Tamuda », qui paraissait à Tétouan, dans la zone d’influence espagnole. Ce sera « Hespéris-Tamuda » qui sera dirigée pour la première fois par des Marocains.
Après des années laborieuses et difficiles, « Hespéris-Tamuda », ancêtre direct et légitime des « Archives berbères », disparaitra à son tour en 2007 pour ne laisser de traces de sa gloire passée que sur le net.
diviser pour mieux régner , voilà le but des » archives berbères » !
les plans français au maghreb étaient aussi diabolique que les colons européens vis à vis des indiens d’amérique .
Je pense qu’on doit aux chercheurs de l’époque coloniale, malgré les amalgames et le poid des perceptions propres à cette époque, de nous avoir apporté une documentation et une analyse de la culture bèrbère marocaine. Nous avons besoin de connaître nos cultures car elles font la richesse de la culture marocaine.
Ceci dit, nous partageons beaucoup de choses dont l’esprit fort d’appartenance au pays. Cette richesse ne vient que pour nous donner plus d’unité.