Sous le règne de Hassan II (1961 – 1999), la fête du trône était célébrée le 3 mars de chaque année. La liesse durait bien plus qu’un jour, surtout qu’elle se commémorait au rythme d’un faste à ciel ouvert et dans plusieurs villes. Au fil du temps, elle est liée beaucoup plus à un aspect folklorique que politique. Mais il faut savoir que la fête du trône était toute autre, avant que Hassan II ne la réinstaure à sa manière. Depuis l’indépendance en 1956, l’aspect fastueux de la fête du trône reste effectivement limité. Lorsque Hassan II a accédé au pouvoir, il a mis en place un ensemble de pratiques rituelles qui inculquaient des normes comportementales à la population. Puisant leur légitimé dans la tradition, ces normes sont censées assurer la continuité de la glorification de tout un passé. Elle est passée de la commémoration de l’accession au pouvoir à la fête nationale qui réaffirme un sentiment populaire d’appartenance et une hyper-centralité de la monarchie. Depuis, Hassan II saisit l’occasion du 3 mars pour adresser des messages fortement politiques et consacrer une certaine hiérarchie sociétale. C’est ainsi que le 3 mars est devenu depuis une autocélébration dans laquelle le roi rappelle qu’il est le maître de la situation politique de son pays. Il rappelle notamment l’unité entre la monarchie et le peuple ainsi que les différents enjeux politiques et économiques qui attendent le pays.
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