Le discret bras-de-fer entre Mohammed Ben Youssef et le Résident français au Maroc prend un tournant spectaculaire le 26 janvier 1951. Il y’a 54 ans, jour pour jour, le Sultan refuse de signer tous les dahirs que lui soumet l’administration du résident général Alphonse Juin. Cet épisode crucial dans la lutte pour l’indépendance est appelé « la grève du sceau ». Fort du soutient du Parti de l’Istiqlal et l’organisation de la résistance au Maroc, Mohammed Ben Youssef, jusqu’alors plutôt effacé, ose enfin affronter le pouvoir colonial. L’offensive est risquée. Le sultan est directement menacé de déposition par Juin. Ce dernier part pour les Etats-Unis en laissant au Sultan le choix de se désavouer de l’Istiqlal ou d’accepter d’être destitué. Presque un mois après, le 23 février 1951, Mohammed Ben Youssef renonce à la grève des sceaux mais réclame encore l’indépendance à la France, les Etats-Unis s’étant farouchement opposés à la déposition du Sultan. Pour Paris, l’affront de la « grève du sceau » est une rancune tenace. La Résidence obtiendra finalement la déposition du sultan « gênant » deux années plus tard, soit en août 1953.
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