Il est une figure du nouvel orientalisme aux Etats-Unis. Anouar Majid, universitaire influent et auteur de six ouvrages devenus références Outre-Atlantique, se reconnecte avec le Maroc, son pays natal. Défenseur d’un Maroc tolérant et modéré, il plaide pour un renforcement de l’identité marocaine. Son parcours américain, sa critique des orientalistes classiques et ses projets d’avenir sont ici l’objet d’un entretien inédit. Regard d’un intellectuel marocain venu d’Amérique…
Nous sommes à Tanger pour cet entretien, racontez-nous le lien particulier qui vous lie avec la ville du Détroit…
Tanger est ma ville natale. J’y ai grandi, et y ai passé ma scolarité au sein des écoles publiques. Après mon baccalauréat, j’ai poursuivi mon parcours à l’université de Fès où j’ai obtenu ma licence d’anglais. Depuis le lycée, la langue et la culture anglo-saxonne m’ont fasciné au point d’étudier, à titre personnel, l’Histoire de l’Angleterre. Mon professeur de français de l’époque m’avait encouragé à poursuivre cet intérêt en m’offrant des livres traitants de cette thématique. L’immensité et la complexité de l’empire britannique, surtout, est devenu pour moi un objet de fascination. C’est donc naturellement que je rejoins les Etats-Unis.
Que faites-vous à votre arrivée aux Etats-Unis ?
Des études de cinéma à New York. Je pensais alors vraiment faire carrière dans ce milieu qui me passionnait. Je me suis rapidement orienté vers l’écriture de scénarios. Je n’ai pas vraiment insisté pour percer dans le cinéma mais cette activité m’a permis de me familiariser avec l’écriture, qui va devenir d’ailleurs mon métier. Avant cela, j’ai complété un Master en littérature américaine qui m’ouvre la porte pour un doctorat obtenu à l’Université Ciracius dans l’Etat de New York.
Propos recueillis par Sami Lakmahri
Lire la suite de l’article dans Zamane N°103 (Juin 2019)