A cette date, le résultat du référendum sur la réforme du conseil de régence est connu et ce n’est pas vraiment une surprise. Les Marocains répondent oui à presque 100% à la «proposition» de leur roi. Si ce score peut prêter à sourire aujourd’hui, il est, à son époque, tout à fait dans l’air du temps. L’objet de ce scrutin est pourtant crucial. La réforme consiste à modifier le Conseil de régence, l’institution qui gère la succession du monarque. Dorénavant, la présidence de celle-ci n’est plus dévolue au prince Moulay Abdallah, frère du roi. La réforme le remplace par le président de la Cour suprême. Autre changement majeur, l’âge requis pour régner sera abaissé de dix-huit à seize ans. En 1980, le prince héritier Sidi Mohammed atteint justement l’âge de dix-sept ans et devient, de fait, apte à succéder à son père Hassan II. L’initiative du monarque se comprend avec le recul. Il sait sans doute que sa santé et probablement celle de son frère sont déclinantes. Moulay Abdellah meurt en effet trois ans plus tard en 1983. Afin d’éviter un chaos de succession, Hassan II s’assure donc de la continuité dynastique, avec l’approbation très large de ses sujets.
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