Cette journée historique est celle de la mise en terre de la dépouille du roi Hassan II. Jamais autant de personnalités et de chefs d’Etats n’avaient foulé en même temps le sol marocain. Une cérémonie hors norme organisée toutefois en seulement quelques heures et retransmise dans plus de 80 pays à travers le globe. En ce jour caniculaire, les quelques deux millions de personnes venues rendre un dernier hommage au roi sont agglutinées devant le Mechouar, l’enceinte qui sépare le palais royal du centre de la capitale. A 13h10, le cortège funéraire fait son apparition sur l’avenue Moulay El Hassan. Une immense clameur surgit de la foule, les cordons de sécurité rompent sous la pression des masses et les premiers évanouissements imprègnent la scène d’un mysticisme tout à fait chérifien. En première ligne du cortège se trouve un grand carrosse doré, trainé par quatre chevaux blancs luxueusement harnachés. Dans le véhicule d’apparat se trouve la couronne royale, symbole de gouvernance de la dynastie alaouite. Derrière, une rangée de dignitaires en burnous blancs précédent la jeep militaire décapotable sur laquelle est posé le cercueil royal. Ce dernier enveloppé de la traditionnelle étoffe verte brodée de fils d’or est l’objet de toutes les lamentations des foules. Mohammed Ben Hassan, au côté de son frère Moulay Rachid, est en première ligne des suiveurs du cortège funéraire. Derrière eux, se mêlent dignitaires, agents de sécurités et une vingtaine de dirigeants et de chefs d’Etats dont les plus fameux ou les plus inattendus : Bill Clinton, Jacques Chirac, Ehud Barak, Yasser Arafat ou encore Abdelaziz Bouteflika. Cet improbable cortège, toujours entouré de millions de Marocains en peine, parcourt les trois kilomètres et demi du trajet menant au mausolée Mohammed V, au cœur de l’esplanade de la Tour Hassan. C’est alors le moment de la prière d’Al Asr, suivi de celle dédiée au mort. Au bout de plus de cinq heures de cérémonie, le corps de Hassan II est inhumé par ses fils. Il gît depuis, aux côtés de son père Mohammed V et de son frère Moulay Abdellah.
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