Le 20 juin 1981, Casablanca et d’autres villes marocaines sont le théâtre d’événements sanglants. La gendarmerie et l’armée répriment à balles réelles des émeutes provoquées par l’augmentation des prix des aliments de première nécessité. Un drame qui inaugure la fermeture du champ politique
C’est une affaire d’Etat qui a marqué l’histoire du Maroc indépendant. Une affaire dont la complexité n’a d’égale que celle des rapports conflictuels entre la monarchie marocaine et la mouvance nationale démocratique. Le nombre de victimes – quelques centaines de morts, dont des enfants – peut à lui seul classer cette affaire parmi les plus importantes et les plus controversées. On peut relater et analyser les événements du 20 juin 1981 à partir de cet angle : pourquoi a-t-on eu recours aux armes à feu ? Qui a convoqué les troupes de l’armée ? Qui a donné l’ordre de tirer à balles réelles ? Qui sont les victimes ? Etc. Mais il nous semble que la journée du 20 juin 1981 n’est qu’un maillon dans une chaîne d’événements imbriqués les uns dans les autres. Une approche historique de la conjoncture de l’époque est donc nécessaire pour élucider ce moment.
Après une décennie de conflits politiques concernant l’orientation à donner à l’Etat national en construction, suivie d’une autre décennie d’Etat d’exception où le despotisme du roi Hassan II suspend toutes les institutions élues et réduit fortement les espaces de liberté et d’expression, instituant ce qui est connu aujourd’hui comme les «années de plomb », le Maroc inaugure depuis 1975 une ère nouvelle. Les principaux acteurs du champ politique arrivent, chacun selon son propre parcours, à la nécessité de repenser la patrie et l’Etat. Les malheurs des uns et des autres se conjuguent pour créer les conditions d’une convergence éventuelle. Le roi Hassan II, victime de deux tentatives de coup d’Etat militaires (1971 et 1972), se souvient que le retour de son père sur le trône en 1955 n’était l’œuvre ni des militaires, ni des oulémas, et encore moins de l’ancien Makhzen. Il était bien le couronnement des luttes des nationalistes et des résistants. Ceux-là même qui constituent l’ossature de la mouvance nationale démocratique. Autrement dit, ceux qui ont subi la répression des « années de plomb ». Ces derniers, de leur coté, se rendent compte que leurs orientation blanquistes et radicalistes, voir républicaines, ne produisent dans les milieux populaires marocains que peur et isolement.
Par Mostafa Bouaziz
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Vous avez pas aussi un article détaillé sur les évènements de 1984 ?
J’ai vécu l’événement. Les partis politiques poussent le peuple au devant, fomentant l’agitation. On pille, on incendie. Des morts, des blessés et des prisonniers s’en suivent. La révolte s’arrête. Le peuple continue à souffrir des mêmes maux. Les chefs de partis et leur entourage occupent des postes dans l’Administration et au gouvernement pour assurer la belle vie à eux et à leurs progénitures …et l’on continue à attendre toujours la venue de patriotes ne trafiquant pas les élections et pensant à l’intérêt général avant le leur. Des patriotes ne se référant pas au proverbe marocain qui dit « Alli maândou Sidou, aâdou lallah ! ».