Voilà une étymologie bien curieuse. Comment « laâb al-baroud » (le jeu de la poudre) est-il devenu « fantasia » au XXe siècle? Cette célèbre pratique équestre attestée au Maghreb depuis au moins le XVIe siècle, est entrée de plain-pied dans le folklore régional. Conçue à l’origine comme un exercice militaire de cavalerie, la fantasia s’est transformée avec le temps en discipline sportive pratiquée par un grand nombre de tribus maghrébines. Plus tard, ce qui est devenu « tborida » en langage amazigh, est de plus en plus utilisé dans les festivités. La fantasia accompagne des cérémonies de mariage ou encore de baptême. Ce n’est qu’au milieu du XIXe siècle, avec les premiers explorateurs orientalistes que le mot « fantasia » fait son apparition. Et c’est plus précisément le peintre français Eugène Delacroix (1798-1863) qui, le premier, appose une notation au bas de l’un de ses dessins avec la mention « fantasia ». Soit l’artiste a volontairement assimilé le mot fantaisie à la pratique équestre qu’il observe, soit il est l’objet d’une confusion. Car en arabe, le mot cheval se traduit par « khaïl » tandis qu’imagination se dit « khaïale ». Le mot « fantasia » dérive donc peut-être de cette interférence linguistique.
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Khaïl se traduit par les chevaux
Heu non c’c’est El Khaïl qui se traduit par les chevaux
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