Rendue célèbre par la littérature française, la bataille de Poitiers (732) est le récit de Charles Martel qui stoppe l’inexorable avancée de l’armée arabo-musulmane. Une banale guerre de conquête en somme. La réalité est un peu moins linéaire. D’abord, le contingent venu d’Al Andalus n’était pas une armée d’occupation, mais plutôt un groupe de soldats musulmans chargés de piller la Provence. Une réalité qui démystifie les prouesses des Francs. Mais au-delà de ses scènes banales pour l’époque, une autre histoire vient ajouter du piment à cet épisode. Il s’agit d’une histoire d’amour improbable entre la fille du duc d’Aquitaine «à la beauté légendaire chantée par les troubadours» et le gouverneur berbère musulman de Narbonne. L’essayiste algérien Salah Guemriche, auteur de Abd er-Rahman contre Charles Martel (Perrin 2010), nous en révèle les détails : «Le mariage officiel provoqua à la fois les foudres de Charles Martel et de l’émir Abd er-Rahman : le premier, redoutant les conséquences d’une telle alliance, attaquera les terres du vieux duc ; le second décrétera une fatwa contre le renégat berbère, qu’il fera décapiter avant d’envoyer la chrétienne à Damas, dans le harem du calife, puis de monter ravager l’Aquitaine et le Poitou».
EN KIOSQUE
J’ai lu et relu le très beau livre de Salah Guemriche « Un amour de Djihâd » ,roman historique très documenté et qui relate cet improbable amour entre cette princesse et Munuz , gouverneur berbère de Narbonne. Livre, hélas épuisé, mais qu’on peut encore se procurer sur internet et chez certains bons bouquinistes.