L’origine du septennat français (aujourd’hui remplacé par le quinquennat) est surprenante : ce sont des monarchistes qui ont décidé de la durée du premier mandat présidentiel. En 1871, la défaite face à la Prusse marque la fin du Second empire de Louis-Napoléon Bonaparte. De manière naturelle, se pose la question du nouveau régime à instaurer. Or à ce moment, le clan monarchiste est le plus fort, sauf qu’il est divisé entre légitimistes (partisans du comte de Chambord, petit-fils de Charles X) et orléanistes (partisans du comte d’Orléans, héritier de Louis-Philippe). En 1873, le problème de succession ne pouvant être réglé, les monarchistes qui dominent l’Assemblée élisent l’un des leurs, le maréchal de Mac-Mahon, dans l’unique espoir de rétablir la monarchie. Ils fixent la durée de son mandat à sept ans, comptant sur dame Nature pour réduire les problèmes de succession (le comte de Chambord est âgé et n’a pas de descendance). Finalement, les monarchistes étant toujours divisés, les lois constitutionnelles du 30 janvier 1875 sont adoptées, instaurant de fait la République, notamment via un amendement stipulant que le «président de la République» (seule fois où le mot est employé) est élu pour sept ans et rééligible. Au fil d’élections partielles, l’Assemblée devient de plus en plus républicaine, si bien qu’après la démission de Mac-Mahon en janvier 1879, c’est un véritable républicain, Jules Grévy qui lui succède.
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