Le Maroc, accompagné de l’Espagne et du Portugal, a officiellement présenté, pour la sixième fois de son histoire, sa candidature pour accueillir la Coupe du monde football en 2030. Et si, cette fois, c’était la bonne ?
« J’annonce devant votre assemblée que le Royaume du Maroc a décidé, avec l’Espagne et le Portugal, de présenter une candidature conjointe pour abriter la Coupe du monde 2030″. Depuis Kigali au Rwanda, où se tenait le congrès de la FIFA, c’est le roi en personne qui s’est chargé de l’officialisation. C’est dire qu’une fois de plus, la candidature du Maroc pour l’organisation d’une Coupe du monde de football est une affaire sérieuse. La course pour 2030 se fait cette fois en équipe et le royaume se joint à ses deux voisins de la péninsule ibérique. Une candidature qui entre dans la logique de co-organisation d’un évènement de plus en plus couteux, et qui va, dès son édition 2026, accueillir 48 sélections au lieu de 32 jusqu’à présent. L’occasion affichée de gommer les échecs des candidatures de 1994, 1998, 2006, 2010 et 2026. Le Maroc est passé près de l’emporter plus d’une fois.
La première candidature pour l’accueil du Mondial 1994, portée par Hassan II, vient après une décennie asphyxiante sur les plans économique et politique. L’occasion pour le monarque de relancer la croissance et l’image du pays. Face à la concurrence du dossier américain, le Maroc peut compter sur les voix du continent africain et globalement celle des pays du sud. Au final, le royaume s’incline avec 7 voix contre 10 pour les Etats-Unis et 2 pour le Brésil, invité surprise (et suspect) de dernière minute. La loi du plus fort a été appliquée sans pour autant démotiver le Maroc qui retente sa chance pour l’édition suivante. Promise à la France, l’édition de 1998 est remportée par celle-ci dès le premier tour. Celle de 2002, qui semble déjà obéir à un principe non encore officiel de la rotation des continents, est attribuée conjointement au Japon et à la Corée du Sud pour contenter l’Asie. Mais, selon ce même postulat devenu règle, l’édition de 2010 est vouée à l’Afrique. Le rival, l’Afrique du Sud, est une puissance économique dotée d’un poids diplomatique important. Le duel tourne finalement en leur faveur. Mais des révélations de la presse britannique en 2015 indiquent que le vote a été truqué en défaveur du royaume. Après la dernière tentative pour accueillir l’édition de 2026, le Maroc semble plus armé que jamais pour celle de 2030. Après l’exploit sportif de la sélection au Mondial qatari de 2022 et l’affirmation d’un dossier commun avec les voisins européens, le Maroc semble enfin détenir toutes les cartes en main. Mais prudence, l’histoire a parfois tendance à bégayer…