On dit qu’ils pratiquaient des rituels quasi-pornographiques auxquels participaient leurs épouses, qu’ils vénéraient leur guide plus que le prophète Muhammad, et qu’ils avaient délaissé le Coran pour rédiger leur propre livre sacré. Zamane retrace le parcours extraordinaire et plein de mystères de cette confrérie pas comme les autres : les Akakizas.
Malgré tout ce qui a été écrit sur l’histoire des zaouïas au Maroc, et surtout sur les rôles sociaux et politiques qu’elles ont pu jouer, rares sont les textes qui accordent une vraie attention à leurs croyances et à leurs systèmes de pensée. C’est en particulier le cas pour les confréries qui ont adopté des choix (mœurs, pratiques et rituels) différents et très éloignés du moule dominant de l’époque. Les Akakizas, connus aussi par les Youssoufistes (ou Youssoufiyines), sont un exemple frappant, malgré leur existence continue pendant plus de quatre siècles, leur extension sur de vastes zones géographiques et leur engagement dans des batailles et guerres féroces avec l’autorité politique centrale. Nous parlons d’une «secte» qui a pu rassembler, d’après Auguste Moulièras, jusqu’à 50.000 adeptes ou «mourides».
Quelle est donc l’histoire de cette zaouïa ? Quelle était sa particularité et où étaient ses zones d’influence? Quelle est la part du vrai et du faux dans la légende qui l’entoure ? Comment son histoire s’est-elle réellement terminée ?
Malgré la distance temporelle entre le règne des Almohades au Maroc (XIIème siècle) et l’émergence des Akakizas (XVIème siècle), cette confrérie descend bel et bien de Mahdi ben Toumert, le fondateur de l’État almohade. Dans son livre «Al-Mi’yar» («Le critère»), et en réponse au mufti de Taza pour une question liée à la confrérie de Gueznaïa (qui correspond en fait aux Akakizas), al-Wancharisi, historien décédé au début du XVIème siècle, les décrit comme des adeptes du Mahdi des Almohades. Pour sa part, al-Majasi les qualifie de «compagnons d’Ibn Toumert». Quant à Hassan al-Youssi (décédé en 1699), il les appelle dans ses livres la «secte toumertienne».
Par Mohamed Abdelouahab Rafiqi
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Sujets très intéressants pour nous marocains
Connaître l’histoire riche de notre grand pays est capital