Comment, face à un ennemi commun qui menaçait toute l’Europe, le Maroc et le Portugal devinrent, un moment, alliés. Ou presque !
On peut considérer la récupération par le Maroc de la ville de Mazagan (El Jadida) en 1769 comme l’épilogue d’une longue aventure coloniale par laquelle les Portugais voulaient sécuriser leurs routes maritimes vers l’Amérique et l’Asie, et en même temps assurer une source précieuse d’approvisionnement en blé qui faisait souvent défaut en métropole.
Une nouvelle vision du monde chrétien
Avec l’arrivée du sultan Mohammed Ben Abdallah au pouvoir en 1757, le Maroc allait s’engager dans une nouvelle politique vis-à-vis des puissances chrétiennes, jusque-là considérées comme faisant partie de « Dar al harb » ou pays ennemi. Ce sultan avait acquis la conviction que l’avenir du pays résidait dans une entente et une coexistence pacifique avec le monde occidental qui, déjà, s’affirmait comme la force dominante du monde moderne. Partant de ce principe, Mohammed Ben Abdallah oeuvra à normaliser les rapports du Maroc avec toutes les puissances chrétiennes sans exception. Y compris l’Espagne, qui s’entêtait à prolonger son occupation des villes côtières du nord. Des dizaines de traités et conventions furent signés avec ces puissances. De son côté, le Portugal du XVIIIème siècle n’était plus la puissance coloniale d’autrefois.
Par Mohamed El Mansour
Lire la suite de l’article dans Zamane N°101 (avril 2019)