Né à Vienne dans le XIXème siècle, Hans Auer, commerçant suisse, après un passage par Bruxelles, s’installe à Mazagan-El Jadida, avant d’être arrêté par le Protectorat français et interné près de Tlemcen. Libéré, il retourna à son pays pour entamer une nouvelle vie. L’histoire de ce commerçant aura intéressé, à différents degrés, sept pays : la Suisse, l’Autriche, la Belgique, le Maroc, la France, l’Algérie et l’Allemagne.
Originaire du Canton de Saint-Gall en Suisse, le père de Hans, Hans-Wilhelm Auer (1847-1906) était professeur à l’université de Berne, mais surtout un célèbre architecte connu dans son pays (in «Dictionnaire historique et biographique de la Suisse», 1921). Sa renommée s’est forgée lorsque ses plans furent approuvés pour la construction du bâtiment central et de l’aile Est du Palais Fédéral à Berne. Il est également le concepteur de certains hôtels, du bâtiment du chemin de fer, etc.
Quand il se rendit compte que le marché suisse ne proposait que peu d’opportunités, il décida de se rendre en Autriche où l’empereur François-Joseph était en train de rénover complètement la ville de Vienne, notamment en confiant beaucoup de travaux à Theophil Hansen, dont Hans-Wilhelm deviendra le bras droit. Mais la vie en Europe n’était pas toujours facile : Vienne, alors capitale de l’empire austro-hongrois, était en proie à l’exacerbation des nationalismes, avec pour corollaire la montée du pangermanisme et de l’antisémitisme, en plus des difficultés financières et économiques débutées en 1873 avec le krach de la Bourse.
Par Mustapha Jmahri
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