Moncef Slaoui : La solution miracle
Soyons honnête : avant que son nom n’envahisse la presse mondiale, peu d’entre nous connaissaient le docteur Slaoui. Une renommée si soudaine, que lui non plus n’avait pas prévue. Au journal français «Libération», il raconte comment, un jour d’avril, il reçoit un mystérieux appel. Au téléphone, on lui demande s’il pense qu’un projet pour développer un vaccin contre le Covid-19 en moins d’un an lui semble réaliste. Au bout du fil ? La Maison Blanche. Le natif d’Agadir est sur le point d’accepter la mission de sa vie, sous le regard anxieux de toute l’humanité. Rien que ça ! Le 15 mai, il se présente aux médias aux côtés de Donald Trump, officialisant ainsi son poste à la tête de l’équipe scientifique chargée de l’opération Warp Speed (vitesse de l’éclair), censée développer un vaccin anti-Covid en un temps record. Aussi surprenante soit-elle, cette convocation n’est pas non plus une hérésie, tant le nom de Moncef Slaoui est une référence depuis de nombreuses années dans le milieu pharmaceutique de l’immunologie. Un brillant parcours entamé en Belgique après avoir obtenu son bac au lycée Mohammed V de Casablanca. Moncef Slaoui est d’ailleurs détenteur de trois nationalités, marocaine, belge et américaine. Le tout, au service de l’humanité.
Othman El Ferdaous : Ministre du sauvetage
Le 7 avril dernier, une information sans lien avec le coronavirus – une rareté à ce moment de la crise – s’invite dans le fil de l’actualité nationale. On apprend que le roi vient de nommer Othman El Ferdaous ministre de la Culture, de la Jeunesse et des Sports. Pour autant, le jeune nominé va bel et bien opérer en pleine pandémie. Sa mission, entre autres, redonner espoir au monde de la culture et de l’édition, miné par de sombres perspectives. Une charge trop lourde pour l’ancien secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Industrie, (avril 2017 à octobre 2019) âgé de 40 ans ? Le nouveau ministre ne tarde pas à répondre, se mettant au travail, dans un premier temps, au chevet de la presse. Privé de tirage à cause de la fermeture des imprimeries et des kiosques, le secteur de la presse écrite bénéfice d’abord du déblocage d’arriérés de subventions. Une enveloppe sera ensuite consacrée spécialement à son soutien. Suivra le monde de l’édition, au moins autant impacté par la crise, qui vient menacer un marché qui n’en avait vraiment pas besoin. À l’été, c’est une enveloppe de 11 millions de dirhams qui est consacrée à l’acquisition d’ouvrages auprès des librairies et des éditeurs. Hâte de lire les prochains chapitres de ce mandat.
Mustapha Ramid : Phobie administrative
Epinglé pour fraude fiscale en 2016, un secrétaire d’Etat français avait alors plaidé la «phobie administrative» pour justifier ses manquements à ses obligations. Une réponse pour le moins insolite, mise en concurrence par celle de Mustapha Ramid, ministre d’Etat en charge des droits de l’Homme. Soupçonné de ne pas avoir déclaré à la CNSS une collaboratrice pendant 24 ans, l’ancien trublion du PJD argue par le biais de son avocat qu’il «avait ordonné son inscription, mais elle avait dit non, notamment en refusant de nous donner le numéro de sa carte d’identité nationale». Contrairement au ministre français, Ramid plaide donc non coupable et rejette la faute sur la malheureuse, hélas décédée peu avant l’éclatement de l’affaire. Mais Ramid n’est pas seul sur ce navire à la dérive. Solidaire, Mohamed Amekraz ministre islamiste de l’Emploi, est également soupçonné de la même faute vis-à-vis de deux anciens employés de son cabinet d’avocat à Agadir. Il mettra un peu plus longtemps à se justifier, mais finira par concéder «une omission juridique». De quoi enrichir le champ lexical du monde politique. Quant à une éventuelle démission réclamée par l’opposition, il semble qu’il s’agit là aussi d’une «omission».
Rabbi David ‘Hanania Pinto : Faiseur de miracles
Et si ce vénérable Rabbi, descendant d’une lignée prestigieuse de grands Rabbanim du Maroc et résident à New York, était le véritable instigateur de la plus grande secousse diplomatique de ces derniers mois au Maroc ? Il est légitime de le penser. En effet, le spectaculaire rapprochement entre les Etats-Unis et le Maroc n’aurait pas été possible sans Jared Kushner, gendre et conseiller de Donald Trump. Or, le jeune Américain de confession juive est depuis quelques années le fils spirituel de Rabbi David ‘Hanania Pinto. Ce dernier est à l’origine du «pèlerinage» de Kushner à Casablanca le 29 mai dernier, où les deux hommes se sont pieusement recueillis sur la tombe du tsadik et kabbaliste, Rabbi Haïm Pinto Hakatane, grand père vénéré de David Pinto. À cette occasion, le conseiller américain adresse une prière hommage : «Que le mérite des Tsaddikim, de la famille Pinto, m’aide dans toutes mes actions, dans les lourdes responsabilités que je porte, pour le monde entier en général et pour les USA en particulier». La suite de cette histoire prend rapidement une tournure politique. Quelques mois plus tard, les Etats-Unis reconnaissent la souveraineté marocaine au Sahara et Rabat reprend ses relations avec l’Etat d’Israël. Un miracle, dites-vous ?
Rachid Yazami : Batterie pleine
Qui n’a jamais pesté en attendant que son téléphone à plat ne reprenne un peu de couleurs ? Rachid Yazami s’en amuserait sûrement. Lui qui est désormais capable de recharger complètement la batterie de votre voiture en… six minutes. Le physicien franco-marocain pourrait bien révolutionner le développement des véhicules électriques dans un avenir proche. L’inventeur de l’anode en graphite utilisée dans plus de 95% des batteries rechargeables au lithium-ion, a profité de cette année 2020 améliorer son procédé et toquer à la porte du ministère de l’Industrie marocain. Il déclare, dans un webinaire tenu en octobre dernier, vouloir privilégier le royaume pour l’acquisition des droits de sa formidable technologie. Yazami, sûr de lui, pense dépasser la recherche du géant américain en la matière, Tesla. Le secret de cette prouesse, empêcher les éléments de la batterie de surchauffer pendant la recharge. Prochaine étape, le prix Nobel de Chimie ?