L’improbable parcours de cet Allemand d’origine modeste le mène dans le maquis rifain au plus fort de la guerre anticoloniale d’Abdelkrim El Khattabi. Josef Klems est alors traqué par les armées coloniales qui le soupçonnent d’être une pièce essentielle dans l’édification de la «République du Rif». Qui est réellement «El Hajj Aléman» ? Un homme d’État oublié ou un mercenaire effronté ?
Le corps meurtri, le moral au plus bas, c’est sur une civière que Josef Franz Klems assiste à son propre procès en février 1927. Après avoir nié les graves faits qui lui sont reprochés par la cour martiale de Meknès, l’Allemand de 34 ans écoute placidement sa condamnation à mort pour, entre autres, trahison.
Klems va de nouveau défier le destin et tromper la faucheuse, au moins quelques années de plus. Depuis des années déjà, la vie de cet aventurier hors-du-commun ne tient qu’à un fil. D’un champ de bataille à un autre, d’allié à ennemi, Klems ne cesse de naviguer dans les turbulentes péripéties du début du XXème siècle.
Son histoire prend un premier tournant lorsqu’il décide de déserter l’armée allemande au milieu de la Première Guerre Mondiale et livre ainsi son sort aux ennemis français. Avec si peu de perspectives d’avenir, le soldat s’enrôle dans la Légion Etrangère, corps d’armée réputé parmi les plus dures du monde occidentale. Mais jugé indigne de confiance à cause de sa nationalité d’origine, Klems ne combattra plus sur les fronts européens. C’est ainsi qu’il se retrouve de l’autre côté de la Méditerranée, embarqué dans un monde où une guerre plus discrète fait rage.
Par Sami Lakmahri
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