La genèse de la Maison du Maroc à Paris a été longue et complexe. Bien plus qu’une résidence estudiantine, ce pavillon a été une véritable école du militantisme et de la culture, une «fabrique des intelligentsias» bouillonnante de vie et d’utopie.
Dès son ouverture en 1953, la Maison a incarné le «Wattan» marocain en gestation. Par Wattan, nous entendons une entité intermédiaire entre les concepts de patrie et de nation. Elle est définie, entre autres, par un territoire, une langue et une population. Ces éléments ayant été fortement ébranlés et déstructurés par le choc colonial, ils se retrouvent en cours de reconstruction et de reformulation des années 1930 jusqu’au début du XXIème siècle.
Dans ce cadre, la Maison du Maroc (MDM) à Paris a été, de 1953 à 2001, le lieu de mémoire où les différentes générations de jeunes Marocains, étudiants en France, résidents à la Maison ou visiteurs, ont investi le Wattan marocain et lui ont donné forme et contenu au cœur de la Maison à travers les manifestations qu’elle a abritées.
À partir des années 1960, l’Union nationale des étudiants du Maroc (UNEM) devient particulièrement présente et active. Principal syndicat étudiant progressiste opposé à la politique du roi Hassan II, l’UNEM a fait de la Maison du Maroc son siège quasi officiel jusqu’aux années 1980, transformant le pavillon en refuge et lieu de recomposition politique.
Par Mostafa Bouaziz et Guillaume Denglos
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