Lors de l’offensive de l’armée française dans le sud de l’Allemagne, à la fin de la Deuxième Guerre Mondiale, l’utilisation des soldats marocains comme arme de terreur dans plusieurs villes et villages du Bade-Wurtemberg, a entraîné des viols collectifs, des enlèvements et des meurtres et laissé des traces indélébiles jusqu’à aujourd’hui.
C’est une histoire que beaucoup en Allemagne, et sûrement en France et au Maroc, voudraient qu’elle reste enfouie, oubliée, perdue à jamais dans les limbes de la mémoire pour qu’aucune génération ne se rappelle ce qui a eu lieu dans le sud de l’Allemagne au printemps 1945, quelques mois avant la fin officielle de la Seconde Guerre Mondiale, et à seulement quelques jours du suicide d’Adolf Hitler dans son bunker de Berlin (30 avril 1945). C’est l’histoire des crimes de guerre commis par les soldats coloniaux de la 1ère Armée française du général Jean de Lattre de Tassigny lors de la «Campagne d’Allemagne» et de l’occupation par les Alliés de l’actuel Land de Bade-Wurtemberg, à l’époque constitué de plusieurs Länder : Bade, Wurtemberg-Bade, et Wurtemberg-Hohenzollern.
Que s’est-il donc passé pour que le souvenir du « soldat marocain, craint, violeur et pilleur » soit toujours présent dans la mémoire collective des habitants du sud de l’Allemagne alors qu’il y avait également des Français, Algériens, Tunisiens, Africains et même quelques Asiatiques ? Peut-être parce que les Marocains, élément combattant dominant de cette armée, étaient souvent placés à l’avant-garde. Ou peut-être à cause de l’affaire dite des « Marocchinate », les viols systématiques de femmes et d’hommes commis par les goumiers marocains lors de l’occupation de l’Italie en 1944.
Nous allons tenter de rappeler les faits, rien que les faits.
Par Adnan Sebti
Lire la suite de l’article dans Zamane N°110 (Janvier 2020)