C’est bien après le passage de Delacroix au Maroc, où il a débarqué en 1832, que le royaume est devenu un complément de formation artistique. Ainsi, un nombre incalculable de peintres, connus et moins connus, ont défilé sur cette terre. Les orientalistes se sont tous rués vers ce pays qui, selon eux, n’a jamais été «vicié par la culture ottomane ou turque» (l’expression est de Delacroix). Il est resté, selon le même point de vue, rustique, sauvage, à l’état naturel. «Les draperies blanches, les cavaliers à demi nus, l’antique n’a rien de plus beau. Ils sont près de la nature de mille manières, leurs habits, la forme de leurs souliers, ainsi la beauté s’allie à tout ce qu’ils font», écrit Delacroix à un de ses amis. Les appréciations du maître furent une invitation, voire une incitation, à visiter le Maroc. Ainsi, nous avons vu débarquer des Italiens (Ussi Stéphano, César Biséo…), des Espagnols (Mariano Fortuny et plus tard Mariano Bertuchi…), des Écossais (Roberts David…), des Anglais (Brabazon…), l’Américain Tiffany, Pavile le Russe… Ainsi qu’un nombre important de Français : Blanchard, Clairin, Levy Dhurmer, et bien évidemment les maîtres : Horace Vernet, Constant Benjamin et le plus marocain des orientalistes Alfred Dehodencq. Ce dernier aimait tellement travailler au Maroc qu’il s’était installé en Espagne pour faire ainsi des allers-retours entre Cadix, Tanger, Essaouira et d’autres ports marocains.
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