Comment une visite anodine du prince héritier Moulay Hassan, futur Hassan II, sur une base navale américaine a semé le trouble entre Français et Américains.
Rabat, palais impérial, 1946. Au début, ce devait être et rester un événement sans importance : une visite anodine de Moulay Hassan, prince impérial et héritier proclamé du sultan Mohammed Ben Youssef, sur la toute nouvelle base aéronavale américaine de Port-Lyautey, l’actuelle ville de Kénitra. Quelqu’un avait invité le prince à la base et, comme lors de tout déplacement d’un membre de la famille royale, le conseiller diplomatique de la Résidence générale, dirigée depuis quelques mois par le civil Eirik Labonne, a saisi son homologue de la Direction des affaires chérifiennes (DAC). La Résidence générale de la république française, lui explique-t-il, n’a aucune objection à la visite de Moulay Hassan. Un évènement pour le moins normal en ce temps où le Maroc est sous protectorat français et le pays bien tenu depuis une dizaine d’années. La puissance d’occupation, la France, vient de sortir victorieuse de la Seconde guerre mondiale grâce, principalement, à son allié américain qui lui a prêté main forte en Afrique du Nord. La DAC charge alors les responsables militaires de régler les détails de cette visite dont personne, ni les civils ni les militaires, ne soupçonne un seul instant qu’elle va déboucher sur une petite crise d’égo et de suspicion des Français envers leurs amis américains. Le jour J, le dimanche 8 décembre 1946, le prince arrive à la base à 12h30. Il s’est déplacé en voiture et a une demi-heure de retard sur l’horaire convenu. Accompagné d’un membre de sa famille, Moulay Larbi, il est reçu par le capitaine de vaisseau américain Dudley et des officiers français, dont l’un est chargé de la traduction, Hassan II ne parlant pas anglais.
Par Adnan Sebti
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J’ai assisté au départ des américains de cette base aéro-navale de Kenitra….C’etait en 1978!