Ce qui rend célèbre le parasol comme emblème alaouite, c’est le tableau d’Eugène Delacroix produit en 1845. Le sultan Moulay Abderrahmane y est représenté sur son cheval à la sortie du palais de Meknès. Il est entouré de près de notables et d’officiers de sa garde. Un porteur de parasol se tient derrière le cheval royal et tient tout haut le parasol, qui est expressément mis en valeur par le peintre. De couleur rouge, il se détache au-dessus des remparts de même couleur. Il est comme projeté sur le beau fond bleu d’un ciel sans nuages… Pourtant, le sultan Moulay Abderrahmane est loin d’être le premier à utiliser un parasol dans son cérémonial. La tradition est plus ancienne. Déjà sous la dynastie saâdienne, les premiers modèles tendent à se généraliser. Jocelyne Dakhlia écrit à ce propos : «C’est sous les Saâdiens et à partir des règnes d’Abdelmalik (1576-1578) et al-Mansour Dahbi (1578-1603), que le parasol, déjà commun à de nombreuses dynasties, se nationalise peu à peu et devient plus spécifiquement un emblème marocain». Mais c’est sous les Alaouites que le parasol s’envole littéralement et prend la dimension qu’on lui connait aujourd’hui, devenant un important attribut de la royauté. Les sultans avaient l’habitude de l’utiliser pour leurs sorties de palais, dans les traditionnelles cérémonies religieuses et même lors de certains déplacements.
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