Il refusait les allusions au passé, à son passé, avait une âme de militant politique, et menait une réflexion sur la peinture là où d’autres se perdent à des questions techniques. Mohamed Kacimi, un peintre et surtout un personnage à part.
Selon son état civil, qui circule sur les supports médiatiques, il serait né vers 1942 à Meknès ou dans la région. On le disait plutôt écrivain à ces débuts, car il avait déjà publié des nouvelles, en langue arabe, mais les archives n’en conservent aucune trace. Sa tendance à l’écriture n’a jamais été inconnue. C’est peut-être grâce à cela qu’il s’était lié d’amitié avec l’homme de lettres et le critique littéraire et artistique, feu Hassan Lamni’i. Il était le premier à avoir écrit sur lui et sur Miloud Labied, lors d’une exposition qui les avait réunis à Rabat, à la galerie «La découverte» au début des années 1960.
Avant cette époque, on ne trouve le nom de Mohamed Kacimi nulle part mentionné. Il faudra attendre 1965 pour voir son travail apparaître dans le catalogue de l’exposition des peintres marocains au Cristal Palace à Madrid, et que Madame Naïma Khatib avait présenté dans un texte critique qui compte parmi les premières approches lucides de la peinture marocaine. Madame Khatib était à l’époque Directrice des Beaux-Arts au sein du ministère de l’Artisanat. Dans la même exposition, il y avait Cherkaoui, Miloud et bien d’autres. La peinture que présentait Mohamed Kacimi dans cette exposition avait beaucoup de parenté avec le constructivisme russe des débuts du XXème siècle. Cela avait-il une relation avec ses engagements politiques futurs ? L’artiste ne reparlera plus de cette époque.
Par Moulim El Aroussi
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