Il était devenu un mythe pour les naturalistes du pays. Son existence même a été contestée sur les terres marocaines. Encore présent dans la péninsule ibérique, l’Azuré cordouan n’a plus été observé depuis 1885 et son signalement par l’entomologiste anglais John Henry Leech. Il a fallu donc attendre mars 2020, pour retrouver la trace de ce papillon dans les environs de Chefchaouen. Une redécouverte que l’on doit à l’entomologiste et naturaliste français Michel Tarrier, spécialiste du Maroc, qu’il sillonne depuis 30 ans. Contacté par Zamane, Tarrier explique que cette observation «est d’autant plus belle qu’elle est fortuite». En flânant sur la route en direction de Oued Laou, le scientifique ne s’attendait pas à trouver une espèce rare dans un «environnement domestiqué par l’Homme». Après le confinement, l’entomologiste espère pouvoir «étudier et cartographier les zones de vie» de ce papillon. Interrogé également sur le comportement des espèces animales durant le confinement au Maroc, Michel Tarrier nous rappelle que «lorsque le chat n’est pas là, les souris dansent» et que «les espèces animales profitent du retrait de l’Homme» pour regagner un peu d’espace. Confiné en ce moment à Tafraout, il constate «que les renards et les mangoustes» osent se montrer davantage dans la région. Pour autant, il ne se fait guerre d’illusion sur l’après confinement : «Il n’y a pas de doute que les mammifères, en particulier, vont reprendre leurs distances». Contrairement à nous, le confinement des animaux est bien plus long et sans réel espoir d’en sortir un jour.
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