On a annoncé la découverte et la documentation scientifique du premier site de peintures rupestres datant de la période de peuplement «libyco-amazigh» de la période «préhistorique», dans le sud du Maroc. Le rapport de la découverte précise que des chercheurs marocains spécialisés dans l’archéologie de l’art rupestre de la Faculté des lettres et des sciences humaines de l’Université Ibn Zohr d’Agadir ont trouvé un ensemble de peintures rupestres réalisées à partir de pigments naturels, sur les murs de grottes isolées dans la région d’Assa-Zag.
Il faut savoir que les peintures rupestres, constituent l’un des témoignages les plus fascinants de l’histoire. Ces œuvres, réalisées par des sociétés anciennes, sont bien plus que de simples représentations iconiques. Elles offrent un aperçu précieux de la vie quotidienne, des croyances, des pratiques sociales et des environnements de ces peuples. Les peintures rupestres sont avant tout des reflets de la vie quotidienne des sociétés qui les ont créées. Les scènes de chasse, de pêche ou d’animaux, souvent gravées avec une grande précision, montrent l’importance de ces activités pour la survie des groupes humains. Ces représentations témoignent des interactions entre l’homme et la nature, offrant une vision directe des espèces animales présentes à l’époque et des techniques utilisées pour les chasser. Elles révèlent également les croyances animistes qui ont marqué ces peuples, mettant en lumière leur relation spirituelle avec le monde naturel. Au-delà de la simple documentation, les peintures rupestres sont également des symboles de l’imaginaire collectif. Les figures humaines, animales et mythologiques, souvent stylisées ou idéalisées, suggèrent une dimension symbolique et rituelle. Il est possible que ces œuvres aient eu une fonction religieuse, servant à invoquer la chance dans la chasse ou à célébrer des esprits protecteurs. Dans certaines cultures, les peintures rupestres étaient des moyens d’établir des liens avec le sacré, comme dans les rites chamaniques ou animistes. L’évolution des styles et des techniques de peinture rupestre montre également des progrès artistiques et culturels au fil du temps. Les premières œuvres sont souvent simples et schématiques, mais certaines peintures plus tardives révèlent une maîtrise de la perspective et des détails anatomiques. Ces changements témoignent non seulement des progrès artistiques, mais aussi de l’évolution des sociétés humaines en termes de communication, de symbolisme et de structuration sociale.
En conclusion, les peintures rupestres ne se contentent pas de capturer des scènes du quotidien, elles sont des témoins précieux des croyances, des pratiques culturelles et de l’évolution artistique des premières sociétés humaines. Elles nous offrent une clé pour comprendre la relation complexe entre l’homme, la nature et le sacré dans les temps anciens.
Si le Maroc est déjà confirmé comme le lieu où vécut le premier homo sapiens, allons-nous découvrir qu’il fut aussi le lieu où vécut le premier Homo creatus (une extrapolation pour dire l’homme capable de créer) ?
Par Moulim El Aroussi