Entre Derb Moulay Chrif à Casablanca et la «Centrale» de Kénitra, le résumé d’une vie barrée par 18 longues années de captivité…
Le récit de Mohammed Serifi-Villar, dit Rojo, « Le ciel carré », qui vient d’être publié aux éditons Le Fennec, est une nouvelle brique de l’histoire des années de plomb, telle que les vécurent les militants des organisations 23 Mars, Ilal Amam et « Servons le Peuple ». Aussi est-il empreint de nostalgie et de fidélité envers ce qui est, de bout en bout de l’ouvrage, le mouvement d’une jeunesse rebelle, impudemment réfractaire aux rapports de force, au poids des traditions, et romantique. Un mouvement capable d’ouverture, mais aussi de dogmatisme et de sectarisme, de générosité et d’exclusion. Profondément marocain et qui mérite d’être mieux connu. « Le ciel carré » vient à point nommé pour rappeler que bien que les années de plomb aient plombé le Maroc pendant de longues années, elles ont été des années de résistance, d’une aventure militante, volontaire et courageuse pour un Maroc émancipé, avancé et fort de ses citoyennes et citoyens…
C’est un récit au rythme rapide, voire saccadé, très attachant, par ses sauts en avant et en arrière, ses jugements péremptoires, carrés comme le titre, ses escapades dans l’enfance ou dans la vie après la prison. Avec toujours, le beau rôle, séduisant en diable, de Rojo, espiègle et poète, magicien reliant Tanger et son engagement, à la Guerre civile espagnole ou à Abdelkrim El Khattabi, tendre et aimant, fils, frère ou voisin. Amoureux à la fois pudique et barde de Rabea, depuis le lycée et pour toujours.
Par Mostafa Meftah
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