Touria El Glaoui, c’est d’abord un prénom. Régulièrement placée parmi les personnalités africaines les plus influentes du continent par de prestigieuses publications comme Forbes, Touria est la fondatrice de la foire 1-54, pièce maîtresse de l’explosion du marché de l’art contemporain africain dans le monde. L’entrepreneuse franco-marocaine s’est rendue incontournable dans un milieu qui déchaîne de plus en plus de passion. Experte, elle nous explique la mutation du marché de l’art africain et marocain depuis l’ère Hassan II. Un monarque qu’elle connaît bien et qu’elle a pu fréquenter lors de son passage au Collège royal de Rabat mais surtout en tant qu’ami de son père, l’incontournable artiste peintre Hassan El Glaoui, véritable référence de sa génération. Un nom de famille qui résonne encore comme une détonation dans l’Histoire du Maroc. En toute franchise, Touria El Glaoui se confie sur le poids de l’héritage familial et s’attarde sur le rôle de son grand père Thami El Glaoui, inimitable pacha de Marrakech durant le Protectorat. Une saga familiale romanesque qui fait réapparaitre des personnages de légendes comme Winston Churchill ou Maurice Ravel. Secrets d’histoire révélés par la nouvelle génération des Glaoui…
Quelle est l’actualité de la foire 1-54 dont vous êtes la fondatrice ?
Nous avons dû annuler cette année les éditions prévues à Marrakech et New York à cause évidemment des restrictions liées à la crise sanitaire. Aujourd’hui, la seule garantie que nous avons est de tenir une édition londonienne en octobre prochain. Celle de Londres, que nous tenons habituellement tous les ans depuis 2013, est notre plus ancienne édition. Bien que réduite, elle a tout de même eu lieu l’année dernière.
Vous avez tout de même pu organiser une édition à Paris il y a quelques mois…
Oui et c’est une grande première. Cette année, nous avons donc pour la première fois eu l’occasion, grâce à la maison de ventes aux enchères Christie’s, qui est notre partenaire depuis les débuts, d’organiser la 1-54 Paris. Cette édition hybride, tenue physiquement et numériquement, a permis la vente en ligne de nombreuses œuvres. Une véritable bouffée d’air pour les artistes durant cette période difficile. Nous sommes optimistes pour l’année 2022 bien que nous soyons réduits, au vu de l’actualité mouvante, à faire des prévisions. C’est dans ce sens que nous espérons un retour de la 1-54 Marrakech pour le mois de mars de l’année prochaine.
Propos recueillis par Sami Lakmahri
Lire la suite de l’interview dans Zamane N°129/130